William Riceputi est né le 18 avril 1972, il aurait eu 53 ans aujourd’hui si le crabe et son cœur n’en n’avait pas décidé autrement le 12 juin 2022.
William a eu une vie bien remplie mais l’auteur de ce post n’en connait qu’une partie, la dernière.
William a fait des études d’histoire, il était ludothécaire mais c’était avant tout un grand humaniste, activiste libertaire au carrefour de toutes les luttes, de toutes les histoires humaines et de toutes les injustices sociales. Membre fondateur de la Comète il a organisé une foule d’évènements autonomes marqués par les partages et l’horizontalité comme les Sanculotides (une fête de Noel anti-consumériste et solidaire), le festival Châto Bruyant (Festival poly culturel autogéré) et la Bibliothéque du Peuple dans le quartier des grottes (une Bibliothèque gratuite et autogérée).
William a fondé Libradio et partout où il se trouvait il tendait son micro en capturant un peu de la musique du monde et des gens qu’il aimait tant. Son incroyable talent de journaliste et son immense bienveillance rendait chaque interview unique. En face de son micro et de ses questions vous vous sentiez vraiment écouté et considéré. A la fin de sa vie il nous initia aux Cercles de Lectures Sociales (CLS) dans lesquels nous lisions la presse de l’époque parlant d’un évènement ou d’une lutte. C’est ainsi que nous avons parcouru et découvert une foultitudes d’histoires humaines et de textes oubliés !
Il nous a laissé des milliers d’heures d’enregistrements ou des textes que vous pouvez consulter sur l’ancien site de Libradio, la Bibliothèque du peuple ou sur celui que vous êtes entrain de consulter.
Libradio continue mais William nous manque terriblement !
« La lumière qui brûle deux fois plus fort brûle deux fois moins longtemps, et tu as brillé tellement, tellement fort, Will. »
Détourné de Blade Runner
Comme il y un longtemps que nous n’avons pas fait un CLS laissez moi vous dire que c’est également un 18 octobre, mais 1844, que naquit Almicare CIPRIANI. Révolutionnaire Garibaldien, internationaliste, communard, puis anarchiste et socialiste.
A 15 ans il rejoint les troupes de Garibaldi mais il est fait prisonnier. Après quelques péripéties il se retrouve à Londres ou il participe à la fondation de l’internationale (ou Association Internationale des Travailleurs AIT) dont le premier congrès aura lieu à Genève du 3 au 8 septembre 1866.
En 1870, il est à Paris et il participe à la guerre contre les allemands.
Pendant la Commune de Paris, on le nomme chef d’Etat major. Le 3 avril, effectuant une marche sur Versailles, il est blessé et arrêté. Condamné à mort, il sera finalement déporté en Nouvelle Calédonie et ne rentrera en France qu’à l’amnistie de 1880. Expulsé, il passe en Suisse, puis en Italie, où il est arrêté le 31 janvier 1881 pour « conspirations », et condamné à 20 ans de bagne.
Libéré en 1888, il retourne en France où il collabore à la presse anarchiste : Le Plébéien
En 1897, il part en Grèce se battre contre les Turcs (il y sera blessé). Le 30 juillet 1898, en Italie, on le condamnera à nouveau, avec cinq anarchistes, à 3 ans de prison. En France, il militera ensuite au sein du mouvement socialiste révolutionnaire.
Il meurt à Paris le 2 mai 1918.
Voici 3 textes tirés du Plébéien , bonne écoute
1) « La Commune » dans le Plébéien du 1 avril 1894
2) « L’anarchie » dans le Plébéien du 29 avril 1894
3) « La balade des gueux » dans le Plébéien du 17 février 1894
